Je suis féministe.


Je suis féministe.

Je suis féministe, et non ce n’est pas un gros mot. Parce que oui, je suis fière de mon combat et de mon engagement.

Je suis féministe, et non je ne déteste pas les hommes.

Maintenant qu’on a résolu tous les débats stériles, on peut continuer ?


Je suis féministe, et je suis en colère. Pas tout le temps, pas spécialement quand j’ai mes règles (même si honnêtement, quand tu as l’impression que le carnaval de Rio s’est donné rendez-vous dans ton utérus, je pense que tu as le droit d’être irrité.e).

Je suis en colère, contre le système qui régit la société. Contre ce système qui m’oppresse, m’étouffe et m’empêche de respirer.

Impuissante, la rage me tord les entrailles. Les larmes me montent aux yeux et ma gorge se serre.


Léonie contre Goliath[1].

Le féminisme m’a permis de croire en quelque chose de plus grand que moi. Le féminisme m’a permis de trouver des réponses et des solutions face à mes incompréhensions. Le féminisme est un outil pour aiguiser mon esprit. Un outil pour atteindre une société dans laquelle les hommes et les femmes ne sont pas égaux seulement sur papier mais dans les faits, et jouissent des mêmes libertés.

Le féminisme, c’est mon nationalisme à moi (ne faites pas lire cet article à des professeurs d’histoire, je tiens à ma vie).


Je suis féministe parce que je ne veux plus être discriminée à cause de mon genre. Parce que je ne veux plus me sentir dominée. Je suis féministe parce que je ne veux plus ni devoir hâter le pas en passant quelqu’un dans la rue, ni me faire siffler ou accoster quand je sors. Je suis féministe parce que j’en ai marre de prévoir une deuxième tenue lorsque je rentre de soirée (un jogging et un pull dans le sac alors que je suis arrivée en bombe bébé). Je suis féministe parce que les remarques quotidiennes sexistes et paternalistes doivent cesser. « Êtes-vous sûre de vouloir continuer les mathématiques l’année prochaine mademoiselle ? Pensez-vous réellement qu’il s’agit du choix le plus pertinent pour vous ? » (oui je suis sûre, j’avais 18 de moyenne en mathématiques au lycée).

Je suis féministe, parce que je veux que les femmes comprennent que leur valeur ne réside pas dans leur apparence. Je suis féministe, parce que oui, la cellulite, les vergetures, les poils, les rides et les bourrelets sont normaux. Qu’importe ce qu’on essaie de nous faire croire, le corps parfait n’existe pas.

Je suis féministe parce que je veux qu’on me laisse exister en paix.


Je suis féministe, parce que je ne supporte plus de voir des femmes tuées par leurs conjoints. De voir mon nombre de copines violées augmenter. De voir que partout autour de moi, à chaque scandale révélé, chaque femme qui s’avance pour en parler, ce sont des milliers d’autres femmes dont le consentement n’a pas été respecté. Parce que non, le consentement n’est pas inné. Nous ne sommes pas là pour satisfaire un désir particulier.

Je suis féministe parce que j’en ai marre de voir des situations anormales banalisées.


Le féminisme m’a permis de me sentir moins seule. De trouver des sœurs de combats, des sœurs de cœur. Alors, je ne sais pas si tu as besoin d’entendre ça aujourd’hui mais sache que je te crois. Que ta colère est valide. Que ce n’est pas ta faute. Que tu n’es pas seule et que l’on peut t’aider.

Puissantes, la Sororité contre Goliath.


Je suis féministe et je reconnais que ceci représente seulement ma vision. Celle d’une femme blanche et cisgenre.

Je suis féministe et je crois en l’inclusivité et l’intersectionnalité.  Parce que je pense qu’il est indispensable de reconnaître tous les genres de discriminations.  Parce qu’aucune ne doit être invisibilisée. Parce que tout le monde peut rejoindre ce combat. Qu’importe le genre auquel iels s’identifient. Qu’importe l’ethnie à laquelle iels appartiennent. Toutes les voix doivent être entendues.


Je suis féministe et je suis en colère.

Je suis féministe, et mon combat, notre combat, doit devenir celui de la société.




[1] Originellement, David contre Goliath. Expression à l’origine biblique reflétant un combat inégal entre David, et le géant Goliath.


Par Léonie Rolland

Les deux vies de Marguerite

Marguerite Donnadieu, dont le nom de plume devint Marguerite Duras, vécut deux vies : la première en ex-Indochine, dans un village au Sud de l’actuel Vietnam où son père travaillait ; la seconde à Paris, dans les mouvements résistants de la Seconde Guerre mondiale.

Continue reading “Les deux vies de Marguerite”

Dorothea Lange – « Une image vaut mille mots »

En ce deuxième jour de la Women’s Week, Anna Freund revient sur le parcours de la photojournaliste américaine Dorothea Lange, de l’exode de la Grande Dépression aux camps d’internement japonais sur le sol américain.

Continue reading “Dorothea Lange – « Une image vaut mille mots »”