Lâchez les slides de Gretchen et les exercices de microéconomie à n’en plus savoir compter, les finals sont enfin finis ! Parce qu’il faut tout de même s’occuper pendant ces quatre délicieuses semaines de déscolarisation, le Dragon Déchaîné vous a concocté son top 5 des romans à dévorer entre deux raclettes.
1. Pour ceux qui ont grandi avec CHERUB : Vernon Subutex, Virginie Despentes

Ancien disquaire expulsé de son appartement, Vernon Subutex évolue dans un Paris sombre et désillusionné entre les Buttes Chaumont, le Centre Pompidou, les bars de Belleville et les bancs de Montmartre.
C’est familier, c’est cru, parfois un peu glauque, et c’est remarquablement bien écrit et facile à lire. Avec des airs de polar, Despentes livre une « Comédie Humaine d’aujourd’hui » acérée (et c’est pas moi qui le dis, c’est le Parisien). Si vos parents bobos ne vous l’ont pas déjà recommandé, n’hésitez pas à vous laisser porter dans l’univers de Subutex.
2. Pour les fans des Rolling Stones et d’Andy Warhol : Just Kids, Patti Smith

Just Kids, c’est une ode au New York des 60s-70s entre rock and roll et révolution sexuelle. Figure influente de la scène punk rock new-yorkaise, Patti Smith offre un récit intimiste de son amour de l’art et de l’univers hippie.
En 278 pages qui oscillent entre roman et poésie, elle peint un portrait de l’intérieur d’une époque souvent idéalisée. Elle arpente le New York des grands noms du rock dans un univers fascinant, du Chelsea Hotel à sa rencontre avec Janis Joplin. C’est fluide et addictif, un roman qui fait voyager et qui se lit d’une traite.
3. Pour les férus d’histoire qui en ont leur claque de l’Europe du XIXème siècle: Petit Pays, Gaël Faye

À l’aube de sa vie, Gabriel vivait pleinement dans son « petit coin de paradis », le Burundi. Il n’a que 10 ans lorsque la guerre civile rwandaise commence. Finie l’époque des « rires faciles et cœurs sucrés ». Plongé au milieu d’un conflit qu’il ne comprend pas, Gabriel assiste à la destruction de sa famille et de son pays.
Adulte, il se remémore avec nostalgie les mangues sucrées et le parfum de citronnelle de son enfance dans un lieu qu’il chérit plus que tout. Mais après la guerre, « rien ne sera plus jamais comme avant ». Virtuose et poète, Gaël Faye nous livre une ode à son enfance burundaise et à l’innocence de la jeunesse, en contraste avec l’image poignante d’un pays en ruine.
Petit bonus : Gaël Faye fait aussi de la musique ! Entre rap et poésie, sa plume est aussi aiguisée sur Spotify que sur papier.
4. Pour ceux qui ceux qui rêvent déjà de voyage et de 3A : Americanah, Chimamanda Ngozi Adichie

« En descendant de l’avion à Lagos, j’ai eu l’impression d’avoir cessé d’être noire. »
Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Pendant quinze ans, elle tentera de trouver sa place aux États-Unis, un pays profondément marqué par le racisme et la discrimination. Mais comment rester soi lorsqu’on change de continent, lorsque soudainement la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés ?
De son ton irrévérencieux, Chimamanda Ngozi Adichie fait valser le politiquement correct et les clichés sur la race ou le statut d’immigrant. L’écriture est envoûtante et fluide dans ces 600 pages qui se dévorent aussi facilement que la bûche de Noël le soir du 24 décembre, et la traduction est excellente.
5. L’Hôtel New Hampshire, John Irving (je sais pas pour qui, et puis faites vos choix tout seuls merde)

Pour parler en mots-clés : ours, prostituées extravagantes et terroristes gauchistes complètement timbrés. Réservez une chambre à l’hôtel New Hampshire pour y découvrir un univers atypique où la normalité n’existe pas.
John Berry, le narrateur, nous maintient entre le rêve et la réalité avec une histoire un peu loufoque et pleine de rebondissements. En toute honnêteté, John Irving est plutôt dans la catégorie d’auteurs « soit on aime soit on déteste », mais personnellement j’ai adoré.
Bonne lecture, bonnes raclettes et prenez soin de vous !
Par Armelle Ensarguet