Déjà deux semaines se sont écoulées depuis que la France est sortie victorieuse de la Ligue des Nations ! Pour tous ceux qui n’ont pas eu l’occasion de regarder les matchs : soulagement général face à la nouvelle coupe de cheveux de Griezmann qui récupère son statut de crush national de 2016, et je souhaite un bon deuil aux Belges.
Au sein de ces événements sportifs, un phénomène apparaît clairement : il est difficile aujourd’hui de parler de football sans évoquer les paris.
L’industrie des paris sportifs a connu un essor fulgurant ces dernières années. Depuis 2016, le nombre de parieurs a plus que doublé, un succès étroitement lié à l’apparition des paris en ligne et de plateformes comme Winamax, Unibet ou Betclic.
La cible de cette industrie est très claire : la jeunesse. Ses campagnes publicitaires reposent sur une culture jeune et populaire. Elles impliquent des rappeurs comme Fianso ou SCH, reprennent le « Tout pour la daronne » de Mohammed Henni et font des partenariats avec des influenceurs sur les réseaux sociaux. Résultat : selon l’Observatoire des Jeux, 70 % des parieurs français auraient moins de 34 ans, un sur trois entre 18 et 24 ans.

Alors, c’est vrai que c’est sympa, les paris. Ça fait vivre le match, ça donne un petit frisson, ça permet de se moquer de ce pote qui défie toutes les probabilités statistiques en perdant systématiquement. Cependant, il ne faut pas perdre de vue que la promesse d’argent facile que ces plateformes portent ne résulte que de la perte causée aux autres “joueurs”.
De plus que les plus gros joueurs appartiennent pour la plupart à un milieu social modeste, et les publicités reprennent les codes et l’esthétique des jeunes de quartier. On pense par exemple à Winamax qui fait campagne autour du « roi du quartier ». Ce « marketing de la misère » est dénoncé par le Bondy Blog, ou par le statisticien et activiste Marwan Muhammad dans Le Monde. Il apparaît particulièrement malsain de rendre cool la poursuite de l’appauvrissement d’une population qui est déjà défavorisée.
Et pourtant, la prévention est quasiment inexistante sur le sujet. Au contraire, dans la rue, dans le métro ou sur les réseaux sociaux, le matraquage publicitaire est bien présent. Tout vise à faire passer les paris pour un simple jeu en ligne, un loisir lucratif. Si l’Autorité nationale des jeux reconnait la multiplication des campagnes publicitaires, elle nie le risque accru d’addiction qu’elles véhiculent. Alors, bien que ce soit amusant, faites attention à vous et ne misez jamais ce que vous ne pouvez pas vous permettre de perdre.
Sur ce, je vous souhaite de profiter de la Ligue des Champions comme il se doit et je vous garantis que je ne parierai pas un peso sur un penalty de Mbappé.